Editorial Avril-Juin 2023

Christ est ressicité !

Il y a quelques jours, à l’occasion de la fête de Pâques, nous avons célébré et fêté la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ ! Pâques est le point d’orgue de l’année liturgique chrétienne en ce qu’il nous rappelle que, comme le dit le professeur Daniel Marguerat : « L’événement par lequel Dieu transforme la condition humaine est la résurrection de Jésus,…c’est-à-dire le retour à la vie du Crucifié qui a pris fait et cause pour toute femme et tout homme… En ressuscitant le Crucifié, Dieu confirme sa communion avec lui et avec toutes celles et tous ceux aux- quels Jésus s’est identifié. Sa résurrection a ainsi ouvert un accès à la vie en plénitude à laquelle nous aspirons »

Dans nos Églises, le dimanche de Pâques, les prédications reposent le plus souvent sur les récits contenus dans l’un ou l’autre des quatre Évangiles. Cette année, c’étaient les ver- sets 1 à 9 du chapitre 20 de l’Évangile de Jean qui étaient prévus par le lectionnaire. Cependant, il faut noter que les témoignages les plus anciens sur le fait même de la résurrection de Jésus ne se trouvent pas dans les Évangiles, mais dans les épîtres de Paul, par exemple dans 1 Corinthiens 6,14 « Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. », ou bien dans Romains 1,4 « …et déclaré Fils de Dieu….par sa résurrection : Jésus-Christ, notre Seigneur. » ou dans Galates 1,1 « Paul, apôtre,… par Jésus-Christ et par Dieu le Père qui l’a ressuscité d’entre les morts. » ou encore dans Philippiens 2,9 « C’est pourquoi, Dieu l’a souverainement élevé… »

Ce qui frappe le plus, dans ces textes, c’est que la résurrection de Jésus est peu décrite, mais affirmée. Elle apparaît comme un acte de la puissance de Dieu qui ne pouvait pas être prévu à l’avance ou expliqué après coup. Dès lors, les écrits apostoliques ne « prouvent » pas la résurrection mais elle est pour eux, un objet de foi, voire la certitude fondamentale de cette foi, comme dans 1 Corinthiens 15,12 « Or, si l’on prêche que Christ est ressuscité d’entre les morts, comment quelques- uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? »

Cependant, la résurrection n’est jamais réduite à une certitude spirituelle du croyant : car d’une part, Jésus est ressuscité « selon les Écritures » comme le dit 1 Corinthiens 15,4 « il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures… », c’est-à-dire à un mo- ment particulier de l’histoire du salut prévu par Dieu et, d’autre part, parce que le Christ ressuscité est « apparu » à des hommes qui peuvent encore, au moment où Paul écrit, apporter le témoignage de ce qu’ils ont vu comme dans 1 Corinthiens 15,5 « …et il a été vu par Céphas, puis par les douze… »

C’est ainsi que la résurrection de Jésus n’est pas seulement un fait « historique » mais elle est le jugement de Dieu qui concerne toute personne humaine. Aucune formule du Nouveau Testament n’exprime plus clairement cela que Romains 4,25 : Jésus « a été livré pour nos offenses et ressuscité pour notre justification ». Ce que Dieu a fait en ressuscitant Jésus, il l’a fait pour nous, pour notre salut.

La résurrection de Jésus exprime donc cette volonté particulière de Dieu qui appelle l’être humain et qui lui offre la possibilité d’une vie nouvelle. Par la résurrection de Jésus-Christ, et en participant à sa victoire sur la mort, nous sommes donc rendus à la vie et, dès cette vie terrestre, réconciliés avec Dieu. Et si ce n’est qu’aux derniers jours que les effets de la résur- rection de Jésus pour les croyants et l’humanité entière se feront voir dans toute leur étendue, les résurrections individuelles racontées dans les Évangiles attestent que « les temps sont accomplis » car le Royaume de Dieu s’est approché et qu’à l’empire de la mort, va succéder la victoire de la vie !

Sachant cela, écoutons ce que nous dit Jésus dans l’Évangile de Matthieu : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre … Amassez-vous plutôt des tré- sors dans le ciel … Car ton cœur sera toujours là où est ton trésor. »

Christ est vivant avec nous, pour nous ! Gloire à Dieu !

Alain Mahaud