LES NOMS DE JESUS IV
Jésus, fils de l’Homme
« Et voici, sur la nuée des cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme. » (Daniel 7,13)
Fils de l’Homme : cette désignation christologique est, de beaucoup, la plus importante dans les Évangiles, elle y apparaît 81 fois ! Cette expression désigne toujours Jésus, sauf dans Marc 3,28 où elle désigne, au pluriel, les humains en général. Par ailleurs, fait frappant, cette expression ne se rencontre que sur les lèvres de Jésus, parlant de lui-même.
Cette désignation pourrait provenir, en théorie, dans le Nouveau Testament, de deux principales sources. En premier lieu, les mots Fils de l’Homme pourraient avoir le sens, qui se rencontre souvent dans l’Ancien Testament, d’individu humain décrit, surtout, dans ses limitations de créature passagère par rapport à la toute- puissance et à l’éternité de Dieu : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui ? » (Psaume 8,5). Dans ce sens, Jésus emploierait cette expression pour souligner son humanité, et son humanité limitée, menacée, fragile.
En second lieu, l’expression Fils de l’Homme pourrait provenir, par l’intermédiaire des apocalypses juives, de la mystérieuse figure de Daniel 7,13 : « Et voici, sur la nuée des cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme. » Dans la littérature apocalyptique juive des tout derniers siècles avant Jésus- Christ, le Fils de l’Homme était devenu une des figures messianiques les plus courantes.
Quoi qu’il en soit, selon le Nouveau Testament, Jésus est l’Homme par excellence, mais non pas un homme quelconque. Il est l’Homme-juge des derniers jours, investi de l’autorité sur l’humanité entière :
« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire […] Toutes les nations seront assemblées devant lui. » (Matthieu 26,31).
Toutefois, ce jugement remis tout entier par le Père au Fils (Jean 5,22 ; Actes 10,42) n’est pas un tribunal à la manière des hommes, mais un face à face avec la Vérité comme l’annonce Jésus : « Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Qui me rejette […] a son juge : la parole que j’ai fait entendre, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » (Jean 12,47-48).
Le Fils de l’Homme du Nouveau Testament a ceci de particulier que son œuvre terrestre s’accomplit dans la souffrance et l’ignominie (rejoignant ainsi la figure du Serviteur souffrant d’Esaïe 53), que son œuvre ne s’accomplit pas dans la nuit des temps, mais dans la personne historique, toute proche, de Jésus de Nazareth.
Enfin, celui qui reviendra juger les vivants et les morts est celui- là même qui les a sauvé en mourant pour eux. Il est ainsi le créateur d’une humanité nouvelle et ne vient pas arracher l’être humain des griffes du temps ou du monde, mais il lui révèle sa responsabilité à l’égard des autres êtres humains, particulièrement des faibles et des souffrants, en s’en déclarant solidaire :
« Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » (Matthieu 25,40).
« Jésus étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’Homme ? » (Matthieu 16,13)
Mes chers amis, malgré la noirceur des temps, je vous souhaite ainsi qu’à vos proches, un été lumineux et heureux, dans la joie et la paix de Dieu !
Pasteur Alain Mahaud