Editorial de Décembre 2023-Janvier 2024
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« Un rameau sort du vieux tronc de Jessé, une nouvelle pousse sort de ses racines » (Esaïe 11,1)
Nous voici arrivés au temps de l’Avent. Et cette année encore, au regard de l’état du monde, nous avons soif d’être témoins de la lumière qui nous rappelle que Dieu est venu rencontrer notre humanité dans le petit enfant qui va naître et qui sera nommé Jésus.
Justement, ce petit enfant qui sera appelé Jésus est appelé par bien d’autres noms dans les Écritures : Serviteur de Dieu, Fils de David, Fils de Dieu, Fils de l’Homme, … etc. Je vous propose au fil des éditos à venir que nous nous attardions sur chacun de ses noms pour essayer de comprendre pourquoi on les trouve dans la Bible et quelle en est leur signification. Et en cette période de l’Avent, penchons-nous d’abord sur le nom qui sera donné à l’enfant à sa naissance : Jésus !
« Lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l’ange avant sa conception » nous dit Luc 2,21. Le nom de Jésus, forme latine de Ièsous en grec, lui-même translittération de l’hébreu Jeshua, Joshua ou Jehoshua, signifie « YHWH sauve ». Les quatre consonnes hébraïques YHWH (tétragramme) יהוה forment le nom ultime et propre de Dieu dans les Écritures. Ce nom secret a été révélé à Moïse dans l’épisode du buisson ardent (Exode 3,14). Ainsi, le nom divin secret et imprononçable est-il présent dans le nom de Jésus. Le nom de Jésus exprime donc à la fois son identité et sa mission.
Il n’en reste pas moins que le nom Jésus était très répandu parmi le peuple hébreu jusqu’au premier siècle de notre ère. Cela signifie que l’enfant qui va naître est vraiment un enfant du peuple juif, au sein duquel il portera un nom de personne familier à ses contemporains. Jésus sera donc un enfant juif parmi les autres enfants juifs. Il ne sera dès lors pas un enfant prodige ou une exception, mais le dernier chaînon de la longue histoire des « saluts » accordés par Dieu à son peuple. Il sera le Sauveur annoncé par les pères et attendu par son peuple, car il ne le délivrera pas seulement de la faim, ou de l’oppression mais de « ses péchés ». Le Nouveau Testament indique par là que le salut dont l’être humain a besoin ne concerne pas seulement sa condition terrestre, politique, sociale ou individuelle, mais surtout sa relation avec Dieu qui sera restaurée par Jésus.
Dans les Actes des apôtres et dans les épitres, le nom de Jésus rappelle constamment que le Christ-Sauveur n’est pas un personnage mythique ou une figure céleste mais a été un homme de chair et de sang qui a vécu dans un passé très proche. Cette humanité historique de Jésus est fortement soulignée dans les premiers discours des Actes. Jésus y est présenté comme « un homme à qui Dieu a rendu témoignage » (Actes 2,22) et c’est « ce Jésus », et non un personnage fantastique et irréel, que Dieu a ressuscité (Actes 2,32). Cependant, cette historicité, il ne faut pas la comprendre uniquement au sens restreint de l’authenticité d’un événement qui s’est réellement produit, car, selon le Nouveau Testament, Jésus n’est pas seulement apparu dans notre histoire : il a assumé, récapitulé et révélé dans sa personne et sa destinée la signification de cette histoire devant Dieu et devant les êtres humains. En lui, nous pouvons connaître les vraies composantes de l’histoire humaine, dans ses servitudes com- me dans les promesses qui lui sont attachées. Là est le sujet de l’espérance chrétienne, car celui qui reviendra ne sera pas un grand inconnu, mais ce Jésus lui-même !
« Tout ce que vous faites, en paroles ou en actes, faites-le au nom du Seigneur Jésus, en remerciant par lui Dieu le Père.» (Colossiens 3,17)
A chacune et à chacun, bon temps de l’Avent et bon et joyeux Noël !
Alain Mahaud