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Editorial Avril-Juin 2024
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Editorial Avril-Juin 2024
« Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu. » (Matthieu 14,33)
Après « Jésus » et « Jésus, Fils de David », je vous propose, dans cette édition de Pâques de notre journal, de nous attarder sur un autre nom de Jésus, et non des moindres, celui de « Fils de Dieu ».
Le terme de Fils de Dieu appliqué à Jésus apparaît 31 fois dans les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), 42 fois dans les Épîtres, 23 fois dans l’Évangile de Jean, 3 fois dans les Actes et 1 fois dans l’Apocalypse. C’est dire l’importance que ce titre christologique avait dans les premières communautés chrétiennes. Remarquons que le Nouveau Testament emploie souvent aussi le mot fils dans son sens courant ; Jésus est le fils de Marie ou de Joseph – « elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus » (Matthieu 1,21). Le mot apparaît aussi dans de nombreuses paraboles « familiales » – « Le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut- être auront-ils pour lui du respect. » (Luc 20,13).
L’Antiquité usait beaucoup de l’expression « fils de Dieu » (ou des dieux) dans les trois principaux sens :
Dans les évangiles synoptiques, Jésus n’est plus seulement un fils de Dieu, mais le Fils de Dieu. C’est lui, qui selon l’antique prophétie, a reçu l’Esprit : « Et l’esprit de l’Éternel reposera sur lui » (Esaïe 11,2). Tel est le sens, en particulier, du récit du baptême de Jésus : « Jésus fut aussi baptisé ; et, pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui. » (Luc 3 , 21- 22). C’est lui qui est le fils- héritier, chargé de représenter son père, si bien qu’en rejetant le fils, les hommes rejettent le père lui-même (parabole des vignerons, Matthieu 21,33). C’est lui qui est le Fils à qui a été remise toute autorité sur le monde par la résurrection (Romains 1, 1-4).
L’Évangile de Jean insiste sur le caractère particulier et absolument unique de la filialité divine de Jésus, le « Fils unique ». Cette unicité s’exprime dans une parfaite identité entre la pensée de Dieu et le ministère de Jésus. On peut parler d’une égalité entre le Père et le Fils : « Moi et le Père, nous sommes un. » (Jean 10,30). Cette égalité du Fils et du Père s’exprime en particulier dans la prière du Fils :
« Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie… » (Jean 17,1). Elle s’exprime aussi dans l’amour qui unit Père et Fils, le Père donnant à son Fils tout ce qu’il possède pour les êtres humains, et le Fils ne possédant rien d’autre que ce qu’il reçoit de son Père.
Le judaïsme connaissait l’idée d’un Messie engendré par Dieu (Proverbes 8,25). Mais là n’est pas le centre de l’affirmation évangélique qui s’intéresse peu aux relations du Père et du Fils pour elles-mêmes ; ce qui lui importe avant tout, c’est d’affirmer que, dans l’Histoire, Jésus le Fils nous a, seul, parfaitement fait connaître le Père.
« Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. »
(Matthieu 3,17)
Que la lumière du Ressuscité renouvelle en vous la confiance et l’espérance !
Pasteur Alain Mahaud