Récits du vécu de jeunes de leur séjour à Taizé en Avril 2023
Fidela (17 ans, paroisse de Saint-Quentin-en-Yvelines, 1ère fois à Taizé) : « Venir à Taizé, c’est sortir de notre environnement hyper rapide, anxiogène… Moi, je suis toujours anxieuse, pressée, angoissée, dans tout ce que je fais. Ici, c’est comme une pause. On peut enfin souffler. Il y a vraiment une bonne énergie. Le soir, on voit les étoiles, c’est vraiment très beau. Des moments comme ça, je n’au- rais jamais pu en profiter à Paris, dans ma chambre… En fait, ici, je ne me soucie pas de mes devoirs. Chez nous, on fait beaucoup de choses dont on n’a pas envie. Même quand on dit qu’on se repose, on est en train de stresser pour tous les trucs à faire, par peur de ne pas être assez productifs, alors qu’ici, on sait tous que c’est un mo- ment pour nous, pour prendre le temps de réfléchir et de laisser toutes ces pressions de côté.
Personnellement, j’ai envie de me créer une sorte de routine pour garder cet esprit de Taizé. Mine de rien, se lever pour prier, s’y consacrer à heures fixes, se donner une « obligation » comme ici (même si je ne dirais pas que c’est subi), cela apporte quelque chose de très positif, loin de l’anxiété habituelle, et cela permet aussi de démarrer la journée autrement. Je suis persuadée qu’au retour, on va tous prendre plus de temps le matin pour ne pas continuer à courir comme on le faisait avant de venir ici. ».
Dolisane (15 ans, paroisse de Saint-Quentin-en-Yvelines, 1ère fois à Taizé) : « Taizé, c’est cool. Je craignais de m’ennuyer, de ne pas aimer les gens. Je suis d’une nature introvertie et j’ai eu très peur en regardant le descriptif : les dortoirs communs, les repas collectifs… Pourtant, tout est simple ici. C’est l’esprit de Taizé, l’esprit de communauté. C’est pour tout le monde. C’est convivial, simple, sans artifice. Ils n’en font pas des tonnes. Je trouve que Taizé, cela rejoint bien la philosophie chrétienne parce qu’il y a cette sorte d’humilité, cette communauté, l’idée de rassembler ceux qui sont divisés. Ici, tout le monde est utile, que l’on reste quelques jours ou plusieurs mois : on fait le ménage, à manger, on sert, on fait du jardinage, certains lavent la vaisselle… Tout le monde a une valeur. C’est vraiment bien ».
Antoine (15 ans, paroisse de Saint-Quentin-en-Yvelines, 1ère fois à Taizé) : « Dans la prière de Taizé, il y a énormément de chants. Moi, j’y suis très sensible. Cela me permet d’évacuer. Quand j’ai un moment triste, je chante et j’évacue. Chanter permet d’évacuer beaucoup plus et fait qu’on est beaucoup plus acteur des célébrations. Moi, j’adore ! ».
Nicole (18 ans, paroisse de Rueil-Malmaison, 1ère fois à Taizé) : « J’aime beaucoup le fait qu’il y ait beaucoup de nationalités, de gens d’un peu partout en Europe ou d’ailleurs. Cela permet de sociabiliser, de s’ouvrir. Ce qui est bien ici, c’est qu’on est amené à rencontrer la culture de l’autre, on discute de nos différences. Il y a tellement de nationalités différentes que cela rend les choses intéressantes. Nous avons rarement l’occasion de voir autant de mondes différents rassemblés au même endroit ».
Matthieu (16 ans, paroisse de Saint-Cloud, 1ère fois à Taizé) : « Taizé, c’est très sympa ! Je trouve l’endroit relaxant, apaisant malgré toutes les activités proposées. Je me suis senti rapidement à l’aise, accueilli. C’est un lieu où règne la tranquillité, sans circulation. La communauté est calme, en pleine campagne. On entend les oiseaux. Il y a de nombreux endroits où se poser pour méditer. Cela permet de prolonger les temps de prière : pour moi, cela s’associe parfaitement avec les moments passés dans l’église. J’aime beaucoup les prières : on ne voit pas le temps passer. Les chants sont très jolis. Les temps de silence sont des moments où je peux me recueillir, prier, penser à moi. J’ai été sur- pris la première fois, mais je m’y suis vite fait et j’apprécie. Cela me permet de me recentrer dans la prière ».
Yvonne (22 ans, paroisse d’Aubervilliers, 5ème fois à Taizé) : « Taizé, c’est également la diversité : on n’y croise pas que des Chrétiens, mais des gens de tous les horizons. Cette semaine, par exemple, nous pouvons parler avec des Protestants, des Catholiques, des athées et même des Musulmans. Nous discutons de nos points de vue, qui, même s’ils sont différents, peuvent malgré tout se rapprocher. Nous apprenons des autres. Cela réserve toujours de bonnes surprises ! Chez nous, nous avons tendance à nous accommoder uniquement de ceux qui nous ressemblent, qui sont comme nous. Or, ici, au contraire, une force nous pousse à aller vers les autres, quelles que soient nos différences d’origines, de religion, d’âges… La réflexion de tous est intéressante. Au travail, à l’école, nous ne prenons pas forcément le temps d’approfondir notre relation à l’autre : à Taizé, nous pouvons nous poser et nous tourner vers les autres de manière moins artificielle.
Les temps de prière quotidiens sont des moments de plus pour être en relation avec Dieu. Je peux approfondir mon dialogue avec Lui, pour ne plus avoir l’impression de faire un monologue. Dans ces moments-là, j’ai l’impression que Dieu me parle davantage. J’aime particulièrement les minutes de silence : c’est un temps de prière personnelle où Dieu me parle et où je lui parle. Je ne me sens plus seule. Il semble présent à chaque instant ».
Noémie (16 ans, paroisse de Saint-Cloud, 2ème fois à Taizé) : « La prière collective est super : on chante les louanges tous ensemble et comme on est beaucoup, cela résonne bien. C’est magnifique ! C’est important, un moment idéal pour se recentrer et prier individuellement. J’adore ! ».
Juliane (16 ans, jeune Allemande en année scolaire en France, paroisse de Bourg-la-Reine, 1ère fois à Taizé) : « Concernant la prière, au début, j’avais un peu de mal car je ne prie pas chez moi et je ne savais pas vraiment quoi dire. Est-ce qu’il faut poser des questions ou quelque chose comme ça ? Quoi dire ? « Cher Dieu » ? (Rires) Je suis allée parler à un frère et cela m’a vraiment aidée. Je lui ai demandé comment lui prie et comment je pouvais structurer une prière. Maintenant, ça va vraiment mieux. Il m’a donné des trucs. Il m’a dit d’être un peu plus reconnaissante. De dire merci sur ce qui est bien ou même de dire ce qui n’était pas bien ».